L'intelligence des plantes de Fleur (!) Daugey
L’intelligence des plantes. Les découvertes qui révolutionnent notre compréhension du monde végétal. Fleur Daugey. Ulmer, 2018
Les plantes sont-elles intelligentes ?
Avant tout, il faut définir l’intelligence, comme par exemple la capacité de trouver la solution à un problème, en opérant des choix.
Darwin avait déjà quelques éléments de réponse, mais cela fait seulement quelques années que les scientifiques se penchent sérieusement sur cette question qui est médiatisée auprès du grand public.
Fleur Daugey, journaliste scientifique, nous expose dans un langage très clair les résultats de nombreuses expériences.
Dans une première partie, on (re)découvre que les plantes sont des être sensibles, qui réagissent à la lumière, à la gravité, aux mouvements, au contact, aux odeurs ou encore aux sons, et à de nombreux autres stimuli que nous ne percevons pas.
Ensuite, l’auteure aborde comment une plante communique envers un autre végétal, ou bien envers un animal.
Enfin, on s’intéresse à la mémoire des plantes, à leur sommeil, et même à leur conscience.
Sans subir les travers de l’anthropomorphisme des ouvrages de Peter Wohllheben, ce livre reprend avec une grande simplicité et une (presque ) grande rigueur scientifique (de ce que je puis en juger) les résultats de très nombreuses expériences référencées dans une riche bibliographie. La lecture de "Dans la peau d'un arbre" de Catherine Lenné (et qui fera l'objet d'un prochain post) pourra compléter et nuancer les conclusions parfois un peu hâtives présentées par Fleur Daugey.
Divulgachage : et pour répondre à la question initiale : oui, les plantes perçoivent de nombreux stimuli et sont tout à fait capables de résoudre des problèmes en opérant des choix (de plantes ) !
Quelques informations de ce livre, qui m'ont étonnée :
- La sensitive (Mimosa pudica ) met 28 jours pour oublier un « mauvais » traitement subi lors d’une expérience : sacrée mémoire !
- Le tabac (Nicotiana tabacum) a plus d’un tour dans son sac pour se défendre :
- nicotine toxique à la plupart des prédateurs
- émission d’odeurs pour appeler à la rescousse les ennemis des petites chenilles du Sphinx (rare animal qui peut consommer du tabac et dont l’haleine fait fuir ses prédateurs :-)!)
- fabrication de glandes comestibles qui parfumeront les crottes des chenilles devenues grosses, parfum qui attire d’autres prédateurs de ces chenilles.
- Et enfin, inversion de la période de floraison pour attirer les pollinisateurs diurnes plutôt que le Sphinx nocturne, principal pollinisateur mais aussi principal défoliateur.
Épatant, non ?